Il y a quelques jours sortait en France Samourai Avenger ” The blind wolf “ en DTV, l’occasion pour moi de découvrir cette perle de sushi western à la sauce Grind House réalisée par Kurando Mitsutake.
L’histoire pourrait se résumer en deux lignes : un samurai aveugle assoiffé de vengeance (interprété par Mitsutake lui même) traque Nathan Flesher (Domiziano Arcangeli), un dangereux psychopathe responsable de la mort de sa fille et de sa femme. Pour arriver à ses fins, le samurai devra tuer quiconque se mettra en travers de sa route, et notamment les sept mercenaires à la solde de Flesher. Il sera accompagné dans sa quête sanglante par un autre adepte du katana, le ” nomade “(Jeffrey James Lippold).
La Bande Annonce:
[jwplayer config=îmyplayerî file=”https://www.nowhereelse.fr/video/samurai_avenger_trailer.mp4″ image=”http://video.nowhereelse.fr/img/vidlog.jpg”]Alors oui, le scénario est d’une banalité navrante, oui les dialogues ne rattrapent rien, oui les acteurs sont mauvais, et oui les effets spéciaux sont pitoyables. Mais alors pourquoi Samourai Avenger c’est si bien ?Eh bien bizarrement pour tout ça à la fois.
D’abord parce que quand on a vu l’affiche et on a lu le titre, on met rapidement sot cerveau de côté et on le reprend à la fin. Dans Samourai Avenger ce qui est d’abord jouissif c’est les grosses giclées de sang, les têtes qui volent, et les boyaux qui pendent. Mais c’est aussi pour les références, celle évidente à la série et au film Zatoichi, pour le personnage de l’aveugle au katana, pour les effets de pellicule pourrie, de “brûlures de cigarettes” rajoutées en post prod, caractéristiques des films Grind House (Boulevard de la mort, de Tarantino, Planète Terreur et Machete de Rodriguez parmi les plus connus), pour faire ” genre c’est un vieux film “. Et à propos de références à Tarantino, sachez que Amanda Plummer (la Honey Bunny de la scène d’intro et de fin de Pulp Fiction) fait une (très) brève apparition.
Les bruitages sont aussi un régal pour les oreilles, et une petite claque, presque une pichenette, résonne comme un gros high kick à la Jet Li. Les dialogues quant à eux sont inutiles les trois quarts du temps, et pourtant certaines tirades, pas cultes mais presque, sont vraiment très drôles : ” tu manies ton sabre comme tu manies ton pénis flasque et pourri “. Oui dans Samourai Avenger ” The blind wolf “ on rit beaucoup.
Mais attention, si le film de Mitsutake rime avec torture, il rime aussi avec culture ! Pendant une heure et demi vous apprendrez à plusieurs reprises des termes samurai grâce à l’intervention d’une voix off fort sympathique !(vous saviez que le Miniouchi c’est une technique martial où l’on utilise le côté non tranchant de la lame pour frapper son adversaire sans le tuer ?). De plus, outre son aspect série Z clairement assumé, le film ose parfois même naviguer entre buddy movie, avec l’amitié naissante des deux protagonistes, et le road movie dans cette quête vengeresse à travers le désert digne des plus beaux décors de Sergio (Leone). Enfin la réalisation regorge de bonnes idées notamment de nombreux plans tournés au fish eye.
Bref, mis à part les dialogues, les acteurs, et le scénario, Samourai Avenger ” The blind wolf “ est bourré de qualités, et surtout respire l’honnêteté de son réalisateur qui déclare clairement son amour pour le film de genre. Et pour les derniers sceptiques pas encore convaincus, sachez qu’il y a même des zombies!