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Pourquoi les concurrents de l’iPad ne décollent pas

Ce n’est un secret pour personne : dans l’univers des tablettes tactiles, il y a l’iPad, et il y a les autres. Sur le marché depuis maintenant un an et demi, l’ardoise numérique d’Apple s’est déjà écoulée à près de 10 millions d’exemplaires dans le monde, et bénéficie de quelques 100 000 applications dédiées ; en face, Motorola et ses 440 000 Xoom livrées (invendues !) en un trimestre fait pâle figure. Seul ASUS arrive à peu près à tirer son épingle du jeu avec sa Transformer, dont les prévisions s’élèvent désormais à 4 millions d’unités vendues avant la fin de l’année.

Comment expliquer un tel bide, alors qu’Android ravage tout sur son passage du côté des smartphones ?

Des tablettes trop chères

Voyant le succès de la firme de Cupertino, de nombreux acteurs du monde IT ont voulu s’engouffrer dans la brèche. Et ils ont même décidé de mettre le paquet : très hautes résolutions d’écran, bonne connectique, nombreuses fonctionnalités… tous les ingrédients de base du parfait « iPad killer ». C’est du moins ce qu’ils croyaient. Dans leur course à la puissance, les constructeurs ont eu l’audace incroyable de vendre leur dernier jouet à des prix tout simplement prohibitifs, bien plus élevés que ceux de la coopérative fruitière. On se souvient de la première Galaxy Tab de Samsung, commercialisée à plus de 700 € hors forfait, ou bien plus récemment de l’Optimus Pad d’LG, vendue 800 € (même si LG a dernièrement consenti à faire un effort).

Bon les mecs, vous pensez à quoi là ? Vous croyez vraiment que vous allez faire tomber l’iPad avec des raisonnements pareil ? Ces tablettes n’intéresseront que les geeks fortunés, et encore. Mme Michu, quand elle va à la Fnac au rayon tablettes, elle voit d’un côté l’iPad, hyper cool (même qu’on le voit à la TV), pour 499 €, et de l’autre côté la LG Optimus Pad à 800 € dont elle n’a jamais entendu parler et qui est moins jolie. Son choix est vite fait.

Des tablettes trop « haut de gamme »

A force de baver devant l’iPad et de s’efforcer de faire mieux, en se disant que de toute façon, le succès d’Android va booster leurs ventes, les concurrents d’Apple semblent justement avoir oublié ce qui a fait le succès de l’OS mobile de Google, à savoir… l’entrée de gamme !!!

Car en effet, Apple a un talon d’Achille : son élitisme. Ils ont beau créer tout un tas de produits trop cools pour frimer à la récré, ces derniers n’en sont pas moins onéreux. Pour avoir un iPhone 4 dernier cri, il faut en général débourser entre 150 et 200 €, en souscrivant à un abonnement à 40 € par mois. Une somme que beaucoup de gens ne sont pas prêts à dépenser.

A côté de ça, il y a HTC, Samsung, Motorola… qui proposent tout un tas de smartphones pour deux fois moins cher, et qui font « presque la même chose » aux yeux de notre chère Mme Michu. Ce sont précisément ces modèles d’entrée de gamme qui ont fait d’Android ce qu’il est aujourd’hui : le numéro 1 des OS mobiles.

Alors pourquoi ne pas répéter l’histoire avec les tablettes ? Certains fabricants, comme le français Archos, s’y emploient : les futures ardoises de la marque (à paraître en septembre) semblent avoir un rapport qualité / prix imbattable. Malheureusement, Archos n’a pas le même poids ni les mêmes moyens que Samsung ou HTC.

Un contenu presque inexistant

Ce point est la conséquence logique des deux premiers : personne ou presque ne semble vouloir développer sur Android 3.0. A quoi bon investir dans la conception d’une application pour tablettes Android si ça ne concerne personne ? La situation s’améliore petit à petit ces derniers temps, grâce au succès relatif de certaines tablettes comme l’Asus Transformer. Mais on est très loin de la frénésie créative qui a suivi la sortie de l’iPad : il faudra du temps pour rattraper Apple, dont le magasin d’applications grossit de jour en jour.

Un échec inévitable… pour l’instant

La difficulté qu’ont les concurrents d’Apple à percer sur le marché des tablettes est donc le résultat d’un ensemble de stratégies foireuses et surtout de leur incapacité à voir plus loin que le bout de leur nez. Ajoutez à cela une publicité insuffisante, et vous obtenez le bide parfait.

Si je suis un peu agressif dans mes propos, c’est précisément parce que j’apprécie Android et que j’aimerais vraiment voir l’écosystème Honeycomb se développer et rivaliser avec celui d’Apple. Mais bon, comme c’est parti, il va falloir prendre son mal en patience. Le nombre astronomique d’entreprises s’étant lancées dans la course devrait, selon les analystes, avoir raison du géant Californien aux alentours de l’an 2015 (vous savez, l’année où Marty et Doc vont débarquer).

C’est loin, d’autant plus que de nombreuses rumeurs font état d’un changement de cap à Cupertino : pour la première fois, la firme préparerait des modèles d’entrée de gamme. Oui, vous avez compris, ça risque de faire mal. Très mal.

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