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Test de Deus Ex: Human Revolution

Deus Ex: Human Revolution fut l’un des jeux les plus attendus de cette dernière décennie. Et pour cause, le premier épisode, sortir 10 ans plus tôt, avait fait l’effet d’une petite révolution dans le monde des FPS, grâce à un scénario solide et intelligent, et surtout à un gameplay particulièrement riche en possibilités. Il paraît même qu’à chaque fois qu’on parle de ce jeu sur Internet, quelqu’un le réinstalle.

Autant dire que les fans (dont je fais partie) attendaient un nouvel épisode de pied ferme, surtout après le calamiteux Deus Ex: Invisible War, sorti en 2004, qui avait réussi la prouesse de massacrer le gameplay original. Même si les développeurs d’Eidos Montréal avaient promis un retour aux sources, le scepticisme restait de mise. Et puis il y eu le magnifique trailer de Square Enix Japon (les mecs qui font les vidéos de Final Fantasy), qui a renversé la balance et suscité une attente insoutenable chez beaucoup de joueurs.

Aujourd’hui, le jeu est là. Je l’ai terminé, et vais donc tenter de répondre à la grande question que tout le monde s’est posé ces derniers mois : Human Revolution est-il à la hauteur de l’original ?

L’histoire

Le scénario se déroule en 2027, soit environ 30 ans avant les événements du premier épisode. Les augmentations humaines n’en sont encore qu’à leurs débuts, et l’idée est mal acceptée par une partie de la population. Vous êtes Adam Jensen, ancien flic et chef de la sécurité chez Sarif Industries, l’une des plus grosses multinationales opérant sur ce nouveau marché.

Alors que votre collaboratrice (et gonzesse) Megan Reed s’apprête à présenter une importante découverte au monde entier, l’entreprise est attaquée par un groupe de mercenaires augmentés et surarmés. Résultat des courses : Megan Reed est laissée pour morte, et vous êtes grièvement blessé. Fort heureusement, vous serez vite remis sur pied grâce aux augmentations, faisant de vous un véritable homme machine.

Vous allez alors tout faire pour découvrir qui est à l’origine de l’attaque…

Si l’histoire est intéressante et agréable à suivre, elle n’a pas tout à fait la complexité de celle du premier volet. D’ailleurs, on ne manquera pas de remarquer les nombreux clins d’oeil au scénario original. Plusieurs textes que vous aurez l’occasion de lire font en effet référence à des personnages du premier opus (Joseph Manderley et Morgan Everett pour ce citer qu’eux). Notez que les développeurs ont repris le concept de fins multiples, même si celui-ci a été simplifié : vous diriger vers l’une ou l’autre des issues n’a pas grande incidence sur le déroulement de la mission finale.

Graphismes et ambiance

Soyons clair, Deus Ex : Human Revolution est un véritable chef d’œuvre de design !! L’univers cyberpunk qui y est représenté est particulièrement crédible, et on sent que les graphistes en charge du projet ont vraiment fait attention à chaque détail de chaque centimètre carré de décor. Tout au long du jeu, il arrive qu’on s’arrête pour prendre le temps d’admirer lampes, fauteuils, décorations murales et autres étrangetés futuristes ; le bureau de David Sarif constitue l’un des plus beaux exemples de génie artistique. On observe aussi un curieux mélange entre haute technologie et meubles anciens, qui fait beaucoup penser à des films comme Blade Runner.

Les développeurs ne se sont cependant pas arrêtés là, et ont aussi travaillé sur l’atmosphère qui règne dans les rues de Détroit et d’Hengsha (ville fictive située au large de Shanghai). L’environnement sonore est excellent et immersif (il faut jouer avec un casque pour l’apprécier à sa juste valeur), et les musiques collent bien à l’action.

Comme dans le premier épisode, vous ne verrez presque jamais la lumière du jour. L’ambiance est toutefois totalement différente, s’appuyant sur un éclairage orangé qui se trouve en parfaite harmonie avec le reste du décor.

Pour résumer, les équipes d’Eidos Montréal ont réalisé une prouesse bien trop rare dans les jeux vidéo actuels : façonner de toute pièce un univers cohérent dans lequel on se promène les yeux ébahis. D’un point de vue purement technique, il n’y a cependant pas de quoi casser trois pattes à un canard. Certains modèles ne sont pas très détaillés, en particuliers en ce qui concerne les visages, bien loin des références en la matière que sont Mafia II et L.A. Noire.

Gameplay et level design

Ha ha ! On touche ici au cœur du problème : le jeu a t’il honteusement été simplifié sur l’autel de la modernité et du Call of Dutisme ? Je vous rassure tout de suite, les développeurs s’en sont très bien sortis.

Ils sont parvenus à insérer des éléments de jeux vidéo modernes sans dénaturer le gameplay original, ce qui n’était pas forcément évident. Le level design est toujours aussi bon et inventif, même s’il est souvent moins tortueux que certains niveaux du premier volet (souvenez vous de la Zone 51). Les approches sont multiples, et il n’est pas rare de se dire « ah tiens, j’aurais pu passer par là aussi, quel con ! ». On en attendait pas moins d’un Deus Ex.

Le piratage a quant à lui été complexifié : il n’est plus question de cliquer sur un bouton et d’attendre que ça se passe, mais bien de pirater un réseau via un mini jeu intelligent dans lequel il faudra atteindre votre cible en empêchant le système de sécurité de vous tracer. Pas de quoi vous creuser les méninges non plus, mais ces petits défis restent plus malins que ceux d’autres jeux comme Mass Effect, où il faut relier des points comme un gamin de trois ans pour ouvrir des portes blindées.

Le piratage est d’ailleurs au centre de toutes les ouvertures illégales, à la différence du premier épisode où il fallait utiliser des passe-partout pour les portes, des décodeurs pour les digicodes et le piratage pour les ordinateurs. Les situations frustrantes que l’on connaissait quand on gaspillait 4 décodeurs pour ouvrir un placard qui contenait un pépito ont presque disparu.

Côté combat, Deus Ex Human Revolution fait beaucoup mieux que ses prédécesseurs (OK c’est vraiment pas dur). Le système de couverture à la troisième personne est efficace et contribue à dynamiser l’action. La barre de vie se recharge toute seule, mais avant de crier au scandale et d’envoyer un colis piégé à Eidos, vous devez savoir une chose : les ennemis sont sans pitié. Ils visent bien (même en mode normal), et vous ne survivrez pas longtemps à découvert. C’est d’autant plus vrai pour les boss, pour lesquels il faudra vous armer de patience si vous voulez en venir à bout. Foncer dans le tas, ça marche pas des masses, même si vous souhaitez jouer bourrin !

Question durée de vie, je dirais qu’il faut environ 20h pour terminer l’aventure en ligne droite, même si cela va évidemment dépendre des joueurs. Ajoutez sept heures supplémentaires si vous faites les quêtes secondaires (elles ne sont pas très nombreuses, mais prennent du temps). Pour l’anecdote, 27h est également le temps que j’avais mis pour terminer le premier. Le contrat est donc rempli.

Le mot de la fin

Deus Ex Human Revolution ne déçoit pas, et s’impose déjà comme l’un des meilleurs jeux de l’année. Son ambiance est exceptionnelle, et le gameplay de l’épisode fondateur n’a pas été sacrifié. Seul le scénario est légèrement en retrait.

Oui, Deus Ex est à la hauteur de son illustre ancêtre, et JC Denton va désormais pouvoir prendre une retraite bien méritée. Un jeu à posséder si vous aimez un temps soit peu les FPS/RPG et les univers futuristes !

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