Sony n’arrive pas à répondre à la demande pour les capteurs photos
Premier producteur de capteur photos pour les smartphone et fournisseur de la plupart des grandes marques, Sony doit faire face à une demande toujours plus forte envers ses produits. Un défi que le géant nippon peine pour le moment à relever, même si les solutions envisagées pour les prochaines années témoignent de l’ambition du constructeur japonais.
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Plus de smartphones pour la photo, mais une production qui stagne
Le marché de la téléphonie mobile à ses modes et ses tendances, comme tous les secteurs, et après la guerre des tailles d’écran ou celle du design, on assiste désormais à une compétition entre les grandes marques pour proposer des smartphones intégrant toujours plus de capteurs photos dans les produits les plus récents.
La qualité photo est devenue le fer de lance des derniers modèles de téléphone, puisque ces appareils remplacent le classique appareil photo pour de nombreux consommateurs. Les résultats obtenus avec le dernier IPhone et ses triples capteurs, avec le Google Pixel et son double capteur ou avec un Samsung Galaxy Note 10 plus équipé de 4 capteurs photos sont somptueux et font peser la balance au moment de l’achat.
Mais si les marques innovent avec des modules de caméras toujours plus complexes, cela entraine un problème de l’autre côté de la chaîne de production.
SONY est le fournisseur N°1 de capteurs pour smartphones (fort de son expérience sur le marché de la photographie, au sein duquel il trône à la deuxième place), et la marque doit donc répondre à une demande toujours plus forte, qu’elle peine à honorer.
Pour faire face à ces demandes accrues, qui représentent plus de 50 % du marché mondial (en écartant les smartphones où Sony équipe la très grande majorité des appareils), le géant nippon n’a d’autres choix que de trouver des solutions rapidement, afin de garder son leadership et de continuer à pourvoir les fabricants dans les prochaines années.
Des solutions pour gagner encore des parts de marché
En cette année 2019, la division Imaging & Sensing Solutions, IS & S dédiée à l’imagerie est devenu le 2E pôle en terme de bénéficies pour la marque japonaise, derrière l’indétrônable section jeux vidéo qui prépare la sortie de sa nouvelle console pour cette année.
Avec un bond de plus de 50% de la demande de capteurs d’images de type CMOS et des smartphones qui utilisent de plus en plus les capteurs de temps de vol ToF (Time of Flight) développés par Sony, ainsi qu’une utilisation toujours plus fréquentes de ce type de produits par les constructeurs automobiles pour équiper les nouvelles voitures (notamment pour les caméras d’assistance au conducteur), la seule solution est de créer une nouvelle usine de production pour répondre aux commandes.
Cela se fera à Nagasaki, via une extension de l’usine de production déjà en service. Cela fait 12 ans que Sony n’avait pas ouvert un nouveau site de fabrication et l’investissement consacré celui-ci est colossal, avec 280 milliards de yens (plus de 2 milliards d’euros) déboursés pour une usine qui ouvrira ses portes en 2021.
Pour l’instant, les usines existantes tournent 24h/24 et 7j/7, mais cela ne suffit pas à couvrir les demandes. Le fabricant nippon met donc les bouchées doubles pour parvenir à maintenir le cap, et envisage même de couvrir 60% du marché d’ici à 2025. Une ambition réalisable, si la firme parvient à garder ce niveau de qualité tout en assurant une production fluide. En face, Samsung est aux aguets et ne manquera pas de profiter d’un faux pas de leur ennemi pour grappiller des parts de marché.
En attendant, le responsable de cette division – Terushi Shimizu – a un message pour vous : nous devons nous excuser auprès de nos clients, car nous ne parvenons pas à produire assez de capteurs. On apprécie l’honnêteté de la déclaration et on patientera sagement en cas de retard de sortie d’un smartphone attendu !