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Test de Rayman Origins

Ayant autrefois fait les beaux jours des consoles 8 et 16 bits, les jeux de plates-formes en 2D se sont raréfiés au début des années 2000. L’apparition de la 3D et le réalisme toujours plus convaincant des jeux de l’époque avaient réussi à marginaliser ce type de productions.

Pourtant, on assiste depuis quelques années à un retour en force de la plate-forme 2D, opérée notamment par quelques grands noms comme Super Mario (New Super Mario Bros.) ou Sonic le hérisson (Sonic Generations). La star française du genre, Rayman, vient justement de faire son come-back dans un nouveau jeu « à l’ancienne », sobrement nommé Rayman Origins pour symboliser le retour aux sources.

Ne connaissant pas bien la série, je me suis dis que c’était l’occasion où jamais pour m’y mettre. Je m’attendais à jouer à un petit jeu sympa, et j’ai découvert un véritable chef d’œuvre artistique. Rien de moins.

 

Un gameplay classique mais maitrisé

Rayman et toute sa bande de joyeux drilles sont tranquillement en train de dormir sur un arbre. Leurs ronflements ont tendance à déranger la faune environnante, qui va alors se révolter. Il s’agit donc pour nos héros de parcourir le monde afin de distribuer des baffes aux impertinents qui empêchent les gens de dormir. Voilà pour le scénario.

Quels sont les ingrédients d’un bon jeu de plates-formes ? Tout d’abord, les atmosphères doivent être variées et soignées. Le genre étant par définition assez simpliste (avancer en sautant sur des éléments de décor tout en cognant des ennemis), il est impératif que le joueur soit continuellement dépaysé par l’environnement, au risque de se lasser rapidement. Ensuite, il faut que les obstacles et ennemis rencontrés soient constamment renouvelés, de manière à offrir un challenge différent à chaque niveau. Enfin, la maniabilité et l’animation doivent être sans failles, pour éviter de générer de la frustration.

Rayman Origins remplit tous ces objectifs haut la main. Tout au long de votre périple, vous traverserez jungle, banquise, océan et profondeurs de la terre. Le level design est inventif et regorge de bonus cachés et autres salles secrètes pour tous ceux qui voudraient prendre le temps d’explorer un peu. Les ennemis sont quant à eux tous plus délirants les uns que les autres, et on prend un malin plaisir à leur mettre des baffes.

La difficulté est bien dosée : les développeurs ont évité de faire un jeu trop simple qu’on pourrait parcourir d’une traite sans jamais mourir, sans pour autant basculer dans le hardcore gaming frustrant à la Super Meat Boy. Disons simplement que la progression est agréable, et que vous ne resterez jamais plus de 10 minutes sur un passage délicat. Les amateurs de défis apprécieront la récolte des pièces de la mort, souvent difficiles à récupérer mais qui offriront un gros bonus de score.

Il faudra compter une petite dizaine d’heures pour voir le bout de l’aventure. C’est relativement peu, mais si vous voulez récupérer tous les bonus et faire de bons scores, vous pouvez facilement ajouter dix heures de plus.

Rayman Origins est donc un bon jeu de plates-formes, divertissant et drôle. On pourrait s’arrêter là, mais ce serait insulter l’extra ordinaire travail d’Ubisoft Montpellier, qui nous prouve avec ce jeu que la grande époque « french touch » n’est pas si morte que ça !

 

Un aspect visuel hallucinant

Rayman Origins n’est pas simplement beau, il incarne la perfection absolue. De mémoire de joueur, je n’ai jamais vu un jeu en 2D aussi détaillé et esthétiquement abouti. Vous pouvez certes vous faire une idée en regardant les quelques illustrations qui parsèment l’article, mais tant que vous ne l’aurez pas vu tourner sur une TV HD, vous n’aurez rien vu.

Les décors fourmillent de détails et d’animations, à tel point qu’on a l’impression de jouer sur un véritable dessin animé. Les designers se sont même amusés à utiliser plusieurs effets de profondeur de champ, qui rendent l’ensemble plus somptueux que jamais. Le tout est réalisé grâce à l’Ubi Art Framework, une trousse à outils qui permet de faciliter le travail d’animation des dessins. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Rayman Origins fait figure de démo technique : un vrai régal pour les yeux !

Mais le génie va plus loin que ça : tous les niveaux possèdent leur propre âme et sont emprunts de poésie. Si vous faites partie de ceux qui ont eu les larmes aux yeux en visionnant Avatar, vous allez avoir une nouvelle occasion de sortir les Kleenex. Rayman Origins est une œuvre jouissant d’une forte personnalité, et même si les environnements présentés ont déjà été utilisés dans moult autres jeux, peu d’entre eux sont parvenus à leur donner une atmosphère aussi envoûtante.

 

Une bande son excellente

L’équipe de Michel Ancel n’allait tout de même pas s’arrêter en si bon chemin et fournir une bande son en demi teinte. Celle-ci s’avère en effet tout aussi aboutie que l’aspect visuel.

Les morceaux sont un ravissement pour les oreilles et un véritable remède contre la dépression. Tout inspire la bonne humeur : de la petite musique jazzy du niveau polaire (voir en bas de page), au thème hispanisant des profondeurs de la terre (allez savoir pourquoi, mais ça marche !), en passant par la belle et inquiétante mélodie des fonds marins, on est littéralement absorbé par cet univers mignon et enfantin.

Plusieurs compositions ne sont d’ailleurs par sans rappeler un certain Loco Roco (l’un des meilleurs jeux de la PlayStation Portable), et cette influence se ressent aussi au niveau des bruitages. Ceux-ci collent d’ailleurs parfaitement à l’humour omniprésent du jeu.

 

Un mode multi-joueurs très fun

Quitte à faire un jeu old-school, autant y aller à fond. Vous trouverez donc un bon vieux mode multi-joueurs que l’on pratiquera à plusieurs sur le même écran.

L’objectif est ici de parcourir les niveaux du mode solo avec quatre camarades de jeu (au maximum). L’expérience change radicalement, dans la mesure où les participants peuvent s’entraider pour atteindre des endroits difficilement accessibles, ou au contraire s’étriper entre eux pour voler les bonus aux autres. Les animations hilarantes des différents protagonistes font que l’on s’amuse beaucoup à se donner des baffes en mettant le bazar partout. Jubilatoire.

 

Conclusion

Vous l’aurez (je l’espère !) compris, Rayman Origins est un titre à posséder impérativement. En plus vous n’avez aucune excuse : il est disponible sur toutes les machines (PC, PS3, Xbox 360, Wii et bientôt PC et PS Vita).

Jeu de plates-formes efficace et sans véritables défauts, c’est du côté de la réalisation qu’il faut chercher la merveille. Jamais un jeu de ce type n’aura été aussi beau, envoûtant et délirant. Michel Ancel signe ici un Pixar du jeu vidéo, le genre d’œuvre qui amusera même les plus psychorigides.

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