Test de la Samsung Galaxy Tab 8.9
Première véritable réponse à l’iPad d’Apple de la part du constructeur coréen, la Galaxy Tab 10.1 a su se hisser en tête du peloton des tablettes Android les plus vendues. Elle est également l’ennemi public numéro 1 pour la firme de Cupertino, qui s’acharne à vouloir la faire interdire dans le monde entier, car elle enfreindrait un certain nombre de brevets.
La version 8.9, commercialisée par plusieurs opérateurs mobiles, est une déclinaison « portable » de sa grande sœur. Ces ardoises ayant déjà été testées et re-testées partout sur le Web, je ne vais pas vous refaire une présentation complète sur ses fonctionnalités et caractéristiques techniques, mais simplement un exposé tout à fait subjectif des principales qualités et défauts que je trouve à cette tablette.
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Ce que j’aime dans la Galaxy Tab 8.9
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Son format
Située pile poil entre les petites tablettes 7 pouces et les gros engins 10.1 pouces, cette tablette semble avoir un format idéal.
Son poids n’est que de 460g, ce qui la rend agréable à manipuler, et la diagonale de son écran procure un confort équivalent aux ardoises plus grosses, notamment grâce à sa résolution d’affichage culminant à 1280×800.
Le fait le plus remarquable est que ce format 8.9 pouces convient parfaitement au ratio 16/10, choisi par tous les concurrents d’Apple. Ce rapport, s’il est particulièrement adapté aux films et à la lecture de news, présente l’inconvénient d’être moins polyvalent que le 4/3 pour un produit de ce type. Essayez-donc une tablette Android 10.1 pouces dans un magasin, et vous constaterez à quel point il est désagréable de l’utiliser en mode portrait.
Cette taille intermédiaire atténue fortement ce mauvais feeling, et semble donc être idéale pour le 16/10. Un très bon choix !
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Son environnement TouchWiz
Très critiquée par un certain nombre de fans d’Android anti-surcouches constructeur, je trouve au contraire que Samsung a fait un super boulot.
Tout d’abord, le redesign de l’écran de configuration d’Honeycomb et du panneau de notifications est une véritable bénédiction. Des interrupteurs immédiatement accessibles permettent d’activer / désactiver toutes sortes de trucs sans être obligé d’aller fouiner partout (WiFi, GPS, Son, Bluetooth etc). Le style sombre et anxiogène original d’Android a d’ailleurs été avantageusement remplacé par un style clair et coloré.
Les applications fournies par le constructeur sont très soignées et agréables à utiliser. Le meilleur exemple est certainement l’application Contacts qui s’intègre vraiment bien aux réseaux sociaux. Comme avec HTC Sense, on peut regrouper les infos Google, Facebook et Twitter de tous ses contacts, et ce même s’ils utilisent un nom différent sur chaque réseau.
D’autres fonctionnalités sont plus superficielles, tels que les petits gadgets qu’on peut faire apparaître dans une fenêtre flottante (calculette, horloge… bon d’accord), ou encore le bouton screenshot qui n’intéressera sûrement pas grand monde.
Le système est relativement bien optimisé, même s’il n’est pas tout à fait exempt de saccades. Les ingénieurs de Samsung ont sûrement fait ce qu’ils ont pu avec ce qu’on leur a donné…
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Sa prise en charge de Flash
Il me semble important d’en parler, et ce même si la technologie est sur le point d’être abandonnée par Adobe (du moins dans sa version mobile).
Le support de Flash sur Tegra 2, j’avais déjà eu l’occasion de l’expérimenter sur ASUS Transformer ainsi qu’avec mon LG Optimus 2X. Pour tout vous dire, c’était pas folichon : de nombreuses vidéos restaient bien saccadées, le chargement du plugin causant au passage un ralentissement prononcé de la fluidité du navigateur.
Je ne m’attendais donc pas à mieux sur cette ardoise Samsung. Pourtant, il semble bien que la firme coréenne ait davantage travaillé sur l’intégration du plugin : s’il n’est pas toujours possible de lire des vidéos en HD comme pourrait le faire sans problème un Galaxy SII avec processeur Exynos, force est de constater que la Galaxy Tab 8.9 s’en sort mieux que les deux machines précitées.
Le navigateur est rarement ralenti, même avec plusieurs contenus Flash affichés sur la page, et certaines vidéos passent un peu mieux. Pas de quoi sauter au plafond, mais c’est suffisamment remarquable pour être signalé.
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Son autonomie
Avec environ 9h d’autonomie, la Galaxy Tab 8.9 se situe clairement sur le haut du panier en matière d’endurance. Elle n’atteint toutefois pas les 10h30 de la tablette d’Apple, ni même les 12h de la nouvelle Galaxy Tab 7.7.
La performance est toutefois plus qu’honorable, et vous pourrez donc l’emmener en déplacement sans crainte d’être rapidement à cours. Revers de la médaille, son chargement est assez long (plus de 5 heures).
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Ce que je n’aime pas dans la Galaxy Tab 8.9
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Honeycomb
J’avais déjà expérimenté la version tablette d’Android sur un ASUS Transformer, et mes impressions avaient été plutôt mauvaises.
Peu ergonomique par endroits, souffrant de plusieurs bugs et d’une non-optimisation presque honteuse, le système de Google fait figure de version beta, et ne tient malheureusement pas la comparaison face à la fluidité sans faille d’iOS sur iPad.
Comme nous l’avons vu, Samsung est tout de même parvenu à corriger plusieurs défauts et à rendre Honeycomb plus attractif. Malheureusement, les problèmes d’optimisation se font toujours sentir : difficile de tout mettre sur le dos de l’architecture Tegra 2, car il semble peu probable que le processeur conçu par NVIDIA soit capable d’afficher de beaux jeux 3D comme Riptide GP sans pour autant assurer une fluidité parfaite sur une pauvre interface en 2D.
Espérons que ces problèmes soient corrigés dans la version 4.0 d’Android !
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La connectique limitée et propriétaire
Le manque de connectique est également l’un des gros défauts de cette ardoise.
Si l’on peut pardonner à Samsung de ne pas avoir intégré de port USB Host ou SD au vu de la finesse de l’engin, il est en revanche difficilement acceptable d’avoir omis le traditionnel port microSD, indispensable pour étendre la capacité de stockage de l’appareil mais aussi pour transférer des fichiers plus facilement.
Car voyez-vous, comme les autres tablettes Android, la Galaxy Tab 8.9 ne peut être reconnue comme un disque amovible, mais uniquement en utilisant le protocole de transfert MTP de Microsoft. Pour rappel, celui-ci présente l’avantage de ne pas contraindre le constructeur à formater une partie de la mémoire interne dans un format reconnu par l’ordinateur comme le FAT32 (qui au passage empêche la copie de fichiers de plus de 4 Go), l’écriture sur la mémoire étant effectuée par la tablette et non par l’ordinateur.
Si le MTP est supporté sous Windows et Linux, ce n’est en revanche pas du tout le cas sur Mac. Google a d’ailleurs prévu un petit logiciel de transfert pour les utilisateurs de machines Apple. Problème : celui-ci ne fonctionne pas du tout avec les Galaxy Tab 10.1 et 8.9 (pour une raison qui m’échappe), ce qui oblige à transférer ses fichiers par WiFi à une vitesse bien plus lente. Mac users vous êtes prévenus…
Signalons aussi l’absence des connecteurs standards comme le microUSB ou le microHDMI, et il vous faudra donc utiliser l’unique port propriétaire (au besoin secondé d’un adaptateur), dans le plus grand respect des traditions Cupertiniennes.
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Le manque d’applications tablette
Je ne m’étendrai pas là dessus car le problème est bien connu et n’est d’ailleurs pas particulièrement surprenant : après un an de commercialisation, on constate que le développement d’applications sur tablettes Android n’a toujours pas le vent en poupe, la faute à une popularité trop faible de ces alternatives à l’iPad.
Pourtant, il faut tout de même saluer quelques grands noms qui ont fait l’effort : je pense par exemple à L’Équipe, à Libération, à Marmiton, à Evernote, à Dropbox, à Canal+…
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Conclusion
La Galaxy Tab 8.9 est une bonne alternative à l’iPad, beaucoup plus légère, bien conçue, disposant d’une bonne autonomie et d’une surcouche logicielle plus agréable que l’Android de base. Quand on sait qu’il est maintenant possible de trouver cette ardoise en version 3G à 450 €, auxquels vous pouvez soustraire les 100 € de remise par Samsung, c’est plus que jamais un produit à considérer.
Ne vous y trompez pas cependant : cette tablette conserve les problèmes d’optimisation et le manque d’applications d’Honeycomb, et se repose sur une architecture Tegra 2 quelque peu vieillissante à l’heure où les processeurs Tegra 3 et Exynos tendent à prendre la relève. Elle souffre également d’un manque de connectique qui vous obligera à utiliser des adaptateurs, et à payer plus cher si vous souhaitez plus de 16 Go de stockage.